1️⃣ Faciliter l’émergence du projet

Souvent, tout commence par l’initiative d’un·e enseignant·e qui propose à ces élèves de se lancer dans ce projet. Les premières étapes sont alors d’identifier une structure accompagnatrice ainsi que des sites potentiels.
C’est ainsi que la ville de Lamballe-Armor (22) a découvert le projet du collège Simone Veil avant de lui proposer différents espaces possibles.
Quant à la commune de Rennes (35), le service biodiversité a préalablement recensé les différents sites potentiels, pour pouvoir répondre au mieux aux éventuelles demandes futures.
Enfin, Pontivy Communauté (56) a été sollicité par deux écoles de son territoire et ce sont ses propres agents et éducateur∙ices à l’environnement qui accompagnent ces projets. Un EPCI peut en effet aussi soutenir les Aires éducatives de son territoire.

Une fois démarré, le projet d’Aire éducative est rythmé par les sorties sur le terrain et les conseils de la mer ou de la terre dans lesquels les élèves font le point et réfléchissent collectivement aux actions qu’ils veulent mener.

2️⃣ Apporter un appui logistique et financier

La commune peut fournir un soutien logistique et financier en aidant les élèves dans leurs actions en finançant du matériel, par exemple. C’est ainsi que les élèves d’une école concarnoise (29) ont imaginé des cubes pédagogiques à installer sur leur Aire marine éducative, la commune de Concarneau a alors financé ce projet.

3️⃣ Initier les élèves à la citoyenneté

Un projet d’Aire éducative, c’est aussi une première expérience de démocratie participative pour les enfants. Une commune peut participer à l’inauguration du site, organiser une rencontre avec les élu·es, inviter les élèves à présenter leurs actions en conseil municipal ou encore assister au passage du flambeau entre les classes d’une année à l’autre. Autant de moments-clés qui encouragent l’engagement des jeunes sur leur territoire.

4️⃣ Ancrer l’aire éducative dans le territoire

La commune peut intégrer ces projets dans le territoire, en les ancrant dans ses politiques publiques ou dans les évènements de la ville pour une vraie cohérence territoriale.

Lorsque le site de l’aire éducative est géré par la ville, sa gestion peut être co-conçue avec les élèves. Ainsi, les enfants de Pont-de-Buis lès Quimerc’h (29) ont dessiné le plan de leur Aire terrestre éducative en marquant les zones à conserver pour servir d’habitats, et les zones à entretenir pour faciliter l’accès. L’entreprise financée par la mairie a alors pris en compte ces demandes et adapté la gestion de cet espace vert.

5️⃣ Mobiliser les compétences des EPCI

Les intercommunalités semblent plus à même de répondre aux besoins de financement, en finançant une structure accompagnatrice par exemple, comme c’est le cas à Pontivy Communauté (56) qui accompagne directement deux Aires éducatives de son territoire.

Les EPCI peuvent aussi fournir des interventions parfois plus spécialisées que les communes, en fonction des services (environnement notamment) qui les composent.

Enfin, des programmes et politiques publiques auxquelles peuvent se rattacher les Aires éducatives se réalisent parfois à l’échelle de la communauté de communes ou d’agglomération. Ploërmel Communauté (56) a développé un Projet éducatif local (PEL) où les Aires éducatives peuvent bénéficier de quelques interventions financées par l’EPCI.

6️⃣ Faire rayonner le projet au-delà de l’école

Aire marine éducative, Crac’h (56) 2024 © Sophie Le Port

Une Aire éducative impulse une dynamique locale en faisant participer les élèves et en bénéficiant à l’ensemble des habitant·es. Suite aux demandes et actions des enfants, la commune de Crac’h (56) va réhabiliter un ancien cabanon ostréicole en observatoire pour l’avifaune et en lieu culturel (expositions, résidences artistiques en lien avec la nature). Un projet initié en classe peut ainsi transformer tout un lieu de vie.

Que ce soit une commune ou une communauté de communes, il est possible de soutenir et d’appuyer les Aires éducatives de son territoire.
Il est toutefois important que le projet soit celui des élèves, qui restent au centre des décisions.

💡Aires éducatives : des propositions des élèves aux mesures de gestion prises par la collectivité

Nathalie Delliou, éducatrice environnement au sein d’Esprit Nat’ure anime des formations et  sorties découverte. En tant que référente, elle est très investie dans plusieurs Aires éducatives, un concept qui lui tient à cœur. Elle nous partage plusieurs exemples de réalisations concrètes et pleines de bon sens, issues des aires éducatives :

Aire terrestre éducative (ATE) du collège Pensivy à Rosporden
« En réalisant l’état des lieux de leur ATE, les élèves ont pris conscience du volume de la sonnerie du collège et de l’impact que cela pouvait avoir, en particulier sur l’avifaune. Ils sont donc intervenus auprès de la proviseur et depuis, la sonnerie est beaucoup moins forte ! »

Aire marine éducative (AME) de l’école René Daniel à Trégunc
« Les élèves avaient choisi la problématique des déchets et ont réalisé un inventaire des déchets trouvés sur la plage. Parmi ceux-ci se trouvaient énormément de morceaux de petits cordages verts générés lors du ramendage (réparation) des filets de pêche : un marin leur a fait une démonstration. Pour sensibiliser les marins, les élèves ont écrit à l’école de pêche du Guilvinec. Ils ont alors rencontré des élèves de BTS et ont travaillé avec eux sur un projet de « sac à bout » que les marins pourraient porter à la ceinture lorsqu’ils ramendent leur filet. Pour ce projet, ils ont remporté le prix de l’innovation maritime à Lorient ! »

Aires éducatives de Concarneau
« Toutes les Aires éducatives de Concarneau, lorsqu’elles travaillent sur les inventaires, réalisent des fiches espèces. Ces fiches espèces sont intégrées à l’Atlas de la biodiversité communale (ABC) de la Ville de Concarneau et permettent de compléter les inventaires réalisés. Un classeur présentant le travail des élèves est disponible à la mairie, dans les écoles et à la médiathèque. »

 🔍 Une étude menée sur les collectivités territoriales et les Aires éducatives en Bretagne

De septembre 2024 à février 2025, l’Agence Bretonne de la Biodiversité a mené une enquête autour de l’appui des communes et EPCI aux projets d’Aires éducatives en Bretagne. Son objectif : comprendre comment communes et EPCI s’engagent, les bénéfices qu’ils y trouvent, et les freins éventuels.

Pour cela, Solène Julliard, qui a assuré cette mission en stage a utilisé les données présentes sur la plateforme SAGAE – référence pour toutes les aires éducatives-, diffusé un questionnaire auprès des structures accompagnatrices, puis réalisé des entretiens avec ces dernières et des collectivités engagées.

Le tout retranscrit dans 5 fiches retours d’expériences disponibles sur l’interface web MaQuestion #biodiversitéBZH et dans une présentation à l’ensemble du Groupe Régional des Aires Educatives de Bretagne (GRAEB) animé par notre Agence.

*ce qui est naturellement laissé par la mer à marée basse.