Soutenu par les fonds FEDER pour une durée de 3 ans et porté par la direction régionale Bretagne de l’Office français de la biodiversité, AplaBC, c’est un projet porté dans une logique partenariale forte, avec pour partenaires principaux la Région Bretagne, le Département d’Ille-et-Vilaine, le Conservatoire botanique national de Brest, l’Observatoire de l’environnement en Bretagne, l’association VivArmor Nature, le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan, l’Agence Bretonne de la Biodiversité ainsi que des collectivités territoriales, parmi d’autres structures.

Évaluation des ABC bretons : ce qu’il faut retenir 📌

L’ABC est aujourd’hui largement identifié comme l’un des dispositifs à disposition des collectivités et des autres acteurs des territoires visant à mieux intégrer la préservation de l’environnement dans les politiques publiques. Sur le plan méthodologique, l’ABC connaît des évolutions méthodologiques au fil des ans, avec une vision qui se renforce : considérés comme des inventaires à leurs débuts, aujourd’hui, les atlas de la biodiversité communale sont reconnus par tous les acteurs comme un outil orienté vers l’action.

En Bretagne de 2010 à 2023, 67 ABC ont été réalisés et concernent 343 communes sur un total de 1206. Le Département des Côtes-d’Armor est le plus dynamique sur ce sujet avec 49 % de communes ayant réalisé ou réalisant actuellement un ABC, principalement à travers un portage à l’échelle intercommunale.

Communes et intercommunalités ayant réalisé un ABC en Bretagne, OFB, 2024

La Bretagne présente la particularité d’avoir plusieurs acteurs publics qui se mobilisent pour soutenir financièrement les ABC : l’Office français de la biodiversité (campagne de financement 2025 jusqu’au 16 juin), la Région Bretagne, ainsi que les 4 départements bretons (de manière plus ponctuelle et en co-financement de la Région Bretagne ou de l’OFB).

Voici des extraits des résultats de l’étude à travers quelques chiffres clés, qui seront présentés plus en détails à l’occasion du webinaire du 1^er juillet prochain :

🔎 Connaissance

« L’évolution principale est d’avoir des inventaires au service de l’action et plus uniquement au service de la connaissance. »

• 80 % des ABC prennent en compte les approches « espèces », « habitats » et « fonctions écologiques » dans le diagnostic écologique, en particulier dans le cas d’Atlas de la Biodiversité Intercommunale (ABI).
• Il semble néanmoins que l’approche « espèces » soit majoritaire dans un certain nombre de projets, en particulier à l’échelle communale et en ce qui concerne les inventaires naturalistes. Ceci s’explique en partie par l’ambition de sensibiliser les citoyen·nes ou encore par la compétence des partenaires techniques qui ne permet pas toujours d’aborder une approche orientée « milieux » ou « fonctions ».

Attention toutefois, les inventaires ciblant majoritairement les espèces occasionnent des difficultés par la suite pour identifier, caractériser et hiérarchiser les enjeux écologiques.

🤝 ABC et animation territoriale

« L’ABC est un dispositif identifié comme un enjeu de concertation et de dialogue. Il inclut cette volonté de mettre les gens autour de la table. »

• L’ABC est perçu par les acteurs de terrain comme un outil d’animation territoriale. Cette dimension est nettement observable au sein de chaque ABC réalisé, mettant à chaque fois en avant à minima un partenariat avec un acteur privé et avec un acteur public (structure porteuse de SAGE, université, PNR, …). Au total, plus de 100 structures partenaires de collectivités territoriales dans les ABC ont été identifiées en Bretagne. La grande majorité d’entre elles sont des associations locales, départementales et régionales.
• La majorité des ABC en Bretagne sont construits en lien avec d’autres politiques publiques et les objectifs basés sur les stratégies territoriales telles que le SCoT. Le lien avec la politique trame verte et bleue est particulièrement fort, avec la mention d’actions qui répondent à ces enjeux dans la quasi-totalité des dossiers de candidature des ABC, puis dans 80 % des plans d’actions.

🙋🏻‍♀️ Mobilisation citoyenne

« On crée une dynamique qui vient changer le regard sur la biodiversité. […] La plupart des impacts sur la biodiversité sont faits […]  par ignorance de la biodiversité. »

• L’ABC est un dispositif qui renforce une vraie dynamique locale, avec de nombreux événements proposés localement sur la durée du projet : sciences participatives, conférences, formations, interventions en milieu scolaire, L’échelle de mobilisation la plus adaptée semble être l’échelle communale, en proximité directe avec la population, élu·es et autres catégories de population. C’est ce qui ressort des enquêtes en ligne qui font remonter de plus grandes difficultés à mobiliser les citoyen·nes pour les acteurs situés à une échelle intercommunale.
• Afin d’analyser plus finement les impacts de la mobilisation citoyenne, les activités mises en œuvre ont été catégorisées au sein de 4 paliers croissants de mobilisation. Les activités de communication et de sensibilisation sont les plus nombreuses en cours d’ABC. Cependant, la proportion d’activités rattachées aux paliers d’appropriation et d’engagement est plus forte parmi les activités figurant dans le plan d’actions, faisant suite à l’ABC.

Paliers de mobilisation citoyenne, Mémento  » Mobiliser les citoyens dans un ABC », (publication prévue en octobre 2025)

📌 Passage à l’action

« Le principe des ABC c’est d’abord une mise en action des collectivités. »

• Les données collectées sont sans équivoque sur le sujet du passage à l’action. Les collectivités mettent en avant dès le début de l’ABC des volontés fortes de mieux intégrer la biodiversité dans la vie de leur territoire. Les liens aux documents de planification et d’urbanisme sont très souvent identifiés, tout comme l’envie que les habitant·es se mobilisent autour des enjeux de biodiversité. La réalisation du plan d’actions s’est progressivement instaurée avant de devenir obligatoire. 73 % des ABC terminés avant fin 2023 ont transmis un plan d’actions.
• Toutefois, les plans d’actions produits sont dans l’ensemble trop légers pour être réellement mis en œuvre. En effet, 48 % des plans d’actions ne présentent aucun critère d’opérationnalité (calendrier, estimation de budget, priorisation des actions, détails sur les activités à mettre en œuvre, partenaires potentiels, …). Il convient toutefois de préciser qu’une partie des plans d’actions livrés en fin d’ABC a été retravaillée par la suite.

En complément à cette évaluation, ce projet prévoit l’élaboration collective de 5 mémentos sur les ABC (mobilisation citoyenne, élaboration d’un plan d’actions, gouvernance territoriale, suivi-évaluation et diagnostic écologique).

Le projet AplaBC a bénéficié du soutien du FEDER .