Les Fables du Belon : raconter la rivière pour (mieux) la préserver
Raconter la rivière de manière vivante, du point de vue de ses riverain·e·s, pêcheur·se·s, ostréiculteur·ice·s, kayakistes, randonneur·se·s… pour mieux la préserver, tel était l’enjeu d’un atlas culturel du Belon souhaité par Cuesta, Eau et Rivières de Bretagne et la Région Bretagne – qui va soutenir des projets similaires via un nouvel appel à projets -. L’auteur Alexis Fichet s’était vu confier la réalisation de cet inventaire qui a pris la forme de fables. Les Fables du Belon, dont certaines avaient été lues par ce dernier lors de #BiodiversitéBZH La Journée en 2021, sortent ce mois-ci dans un petit livre publié par les éditions Apogée.
9 fables écologiques écrites sur les bords de cette rivière du Finistère Sud, où il est question d’eutrophisation, d’espèces invasives, de la rencontre de l’eau douce et de l’eau de mer…
Avant-propos par Alexis Fichet :
“Lors d’une rencontre animée par la coopérative Cuesta dans une commune où coule le Belon — c’était au Trévoux —, j’ai vu un jeune homme pleurer d’émotion en évoquant la rivière et les dommages qu’elle subit parfois. Le même jour, j’ai écouté des gens s’enflammer pour défendre des points de vue sur l’écologie locale, les moyens à mettre en œuvre, la privatisation des berges… Puis il y a eu d’autres rencontres, fortes, humaines. J’étais à la fois surpris et émerveillé de constater un attachement si viscéral à ce cours d’eau. Je cherchais le moyen de rendre la beauté de cette nature, la variété des présences (humaines et non humaines), et l’émotion qui avait surgi, la peur du ravage. Le Belon est un fleuve court, moins de trente kilomètres de sa source à son embouchure, mais célèbre, pour ses huîtres, et par la proximité de Pont-Aven. Dans ce que me disaient les habitants, j’entendais un concentré de certaines problématiques récentes : c’était presque trop actuel. Il me fallait une forme forte pour faire exister tout cela, prendre du recul. Les fables ont été ma solution. Je n’en avais jamais écrit, mais j’ai immédiatement pris un grand plaisir à le faire. Et dès les premières lectures, j’ai eu la sensation que ce plaisir se partageait. Dans la soirée du 3 décembre, dans la très belle salle n° 3 de Riec-sur-Bélon, nous avons lu les fables avec un groupe de volontaires, en français et en breton. C’était un très beau moment, que nous avons prolongé le lendemain en lisant de nouveau quelques fables dans la chapelle Saint-Léger, devant les grandes photos de Sylvain Gouraud, tandis que la marée montait sous une douce lumière jaune d’hiver. Depuis toujours les fables sont une forme littéraire enfantine qui parle aux adultes. Pour faire entendre le fond inquiétant de notre époque, un peu de légèreté et de rythme ne sont pas inutiles.”
L’édition est bilingue, traduite en breton par Sten Charbonneau.
Vous êtes une collectivité, association, ou entreprise touristique ? Vous avez un projet de mise en valeur du patrimoine naturel et culturel, en lien ou à proximité d’un milieu aquatique (rivière, ria, estuaire, étang, lac) ? Cet appel à projets est fait pour vous ! Ouvert depuis le 10 mai, il vise à expérimenter et à encourager les démarches collectives de connaissance, de restauration et de valorisation alliant patrimoines naturels et culturels. Vous avez jusqu’au 10 septembre pour candidater !