🤝 Des collaborations gestionnaires-chercheur·ses déjà existantes

Tandis que les chercheur·ses ont régulièrement besoin de terrains d’études pour déployer leurs expérimentations et acquérir des données in situ, les gestionnaires, révisent, évaluent et adaptent leurs mesures de gestion en fonction des nouvelles connaissances scientifiques acquises sur les milieux et espèces qu’ils abritent et tous les facteurs naturels ou anthropiques qui influencent leur fonctionnalité et dynamique (usages professionnels et de loisirs, effets du changement climatique, évolution naturelle des dynamiques d’habitats etc.). Ainsi, en Bretagne, des collaborations entre ces deux univers se sont tissées progressivement, autour de diverses thématiques et disciplines.

Elles peuvent émerger de différentes façons et être protéiformes, telles que ces trois expériences de collaboration :

• À l’échelle de la Réserve naturelle nationale des Sept-Îles (LPO France) : le co-encadrement de stages de Master 2 en sciences humaines et sociales (depuis près de 10 ans !) afin de mieux comprendre le socio-écosystème de la réserve.

Plus-value : une meilleure compréhension des interactions entre le milieu naturel et les usages tels que la pêche et les activités récréatives pour aider à la prise de décision sur le long terme.

• A l’échelle des Réserves naturelles des Monts d’Arrée: la collaboration non-contractuelle et de longue date entre les gestionnaires de landes du centre Bretagne représentés par Bretagne Vivante et Bernard Clément, chercheur indépendant, pour élaborer une méthode d’évaluation des états de conservation d’habitats landicoles et tourbeux.

Plus-value : cette collaboration a débouché sur un protocole désormais adopté par tous les gestionnaires de landes en Bretagne.

• A l’échelle de différents espaces naturels bretons : un projet de recherche-action financé sur 3 ans, porté par un consortium de chercheur·ses dont l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) et l’Université Bretagne Sud (UBS) sur l’évaluation des dynamiques écologiques et sociologiques liées à la dépoldérisation.

Plus-value : reconduction à travers un nouveau projet (suite logique) mais incluant désormais la mise en œuvre d’un groupe de travail gestionnaires-chercheur·ses pour en assurer le volet « action » et aller ainsi au-delà du volet « recherche ».

Point commun à toutes ces expériences, chercheur·ses et gestionnaires se rejoignent indéniablement sur le fait que le « facteur humain » est l’élément-clé dans toute collaboration  fructueuse !

🧩 Des collaborations bilatérales ou tripartites ?

Gestionnaires, chercheur·ses… mais ne manque-t-il pas une partie prenante ? La Rencontre a mis en lumière un troisième rôle incontournable, celui de médiateur, d’intermédiaire, d’interface représenté par des acteurs publics ou privés, dont le métier peut relever de l’animation, de la coordination, de la médiation.

Pour preuve, un tiers des participant·es à La Rencontre n’étaient ni chercheur·se, ni gestionnaire, mais incontestablement intéressé·es par le sujet et volontaires pour participer à l’élaboration de projets de recherche-action collaboratifs sur les espaces naturels bretons à plusieurs niveaux !

🔜 Quelles collaborations en devenir ?

Lors d’ateliers participatifs, gestionnaires, chercheur·ses et autres acteurs à l’interface ont échangé autour de sujets d’intérêt commun comme le changement climatique, les espèces invasives mais aussi les données ou les outils de diagnostic, afin d’imaginer comment mieux travailler ensemble dès demain.

On retiendra parmi les idées évoquées, l’organisation de speed-meeting annuels pour croiser les besoins et mieux se coordonner à court terme ou encore la volonté de faire remonter des éléments pour élaborer une stratégie de recherche-action sur les espaces naturels bretons, à plus long terme et à l’échelle régionale !

Atelier « changement climatique » © Agence Bretonne de la Biodiversité

🛠 Des outils et dispositifs à mobiliser autour des projets en recherche-action sur la #biodiversitéBZH

Lors du montage de projets collaboratifs, du temps s’avère nécessaire pour croiser les approches, s’accorder sur le vocabulaire puis les objectifs communs, etc. À cette fin, la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne (MSHB) propose un appel à projets pour l’incubation interdisciplinaire et accompagne l’organisation de groupes de travail interdisciplinaires. Le « Hub sciences participatives » du programme IRIS-E représente aussi un support d’accompagnement à la co-construction de projets inter et trans-disciplinaires, comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous. ⬇️

Il existe une diversité de réseaux notables pour catalyser les liens entre gestionnaires et chercheur·ses. Sans en faire la liste exhaustive, on peut mentionner les Zones Ateliers Brest Iroise et Armorique, le réseau « Restauration et observation des hauts de falaises littorales » (RESTOBS) et le Réseau des gestionnaires d’espaces naturels bretons (RGENB) au niveau régional.

On peut aussi citer des réseaux nationaux bien implantés en Bretagne avec, par exemple, le Groupement d’Intérêt Scientifique HomMer qui fait l’interface entre gestionnaires d’aires marines protégées et chercheur·ses en sciences humaines et sociales, l’Observatoire du Patrimoine Naturel Littoral (OPNL) piloté par Réserves naturelles de France (RNF) ou encore le Réseau d’Échange et de Valorisation en Écologie de la Restauration (REVER). Pour chacun de ces réseaux, des contacts bretons sont identifiés : n’hésitez pas à les contacter pour tout renseignement et pour potentiellement les rejoindre, les alimenter et participer à leurs échanges !

Et enfin, notre Agence et le Réseau de l’accompagnement peut accompagner les chercheur·ses et gestionnaires lors du montage de projet et favoriser l’accès aux financements mobilisables pour de la recherche-action dans les espaces naturels bretons.

👉 Retrouvez tous les financements pour la recherche-action sur MaQuestion #biodiversitéBZH en cliquant sur l’image.

🐾 Prochaines étapes

Le renforcement des liens entre gestionnaires et chercheur·ses est donc officiellement activé en Bretagne. Le groupe de travail régional sur le renforcement des liens entre gestionnaires et chercheurs, piloté par l’Agence Bretonne de la Biodiversité, poursuit ses travaux sur différents sujets comme l’analyse des expériences de collaboration entre gestionnaires et chercheur·ses ou encore l’élaboration d’un annuaire des chercheurs à destination des gestionnaires (bientôt disponible !).

Alors si vous souhaitez participer à cette dynamique, ne perdez pas une seconde de plus et :

• Renseignez l’enquête régionale sur les expériences de collaboration, ouverte jusqu’à fin novembre
• Intégrez en avant-première l’annuaire des chercheur·ses (de l’enseignement supérieur et la recherche et du tiers secteur de la recherche), à titre individuel et/ou au nom de votre structure ou unité de recherche, en contactant directement charlottebigard[at]biodiversite.bzh ! Cet annuaire sera mis en ligne et promu dès début 2024 !