Atlas de la biodiversité : inspirez-vous de 11 territoires actifs !
Le réseau des collectivités menant des Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) ou Intercommunale (ABI) sur leurs territoires se densifie. Selon nos estimations, 29 atlas de la biodiversité – dont la démarche collective sur le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan – sont actifs en Bretagne. Objectif : stimuler la pousse de futurs atlas de la biodiversité ! Pour vous aider, on partage dans un inventaire : des retours d’expériences de communes ou d’agglomérations déjà engagées, des ressources et même une sélection d’Ateliers : Projets #biodiversitéBZH à l’automne.
Focus sur les communes de Plougasnou, Boqueho, Saint-Thégonnec Loc-Eguiner, Dol-de-Bretagne, Epiniac et Baguer-Pican, Melesse, Laillé, Plougoumelen et les territoires de Lamballe Terre & Mer et Lorient Agglomération !
1️⃣ Comment bien préparer en amont son projet d’atlas de la biodiversité ?
S’il est important de bien mettre en place son atlas et d’anticiper les actions qui pourront découler du diagnostic et des inventaires, il ne faut pas oublier la première étape ; celle de la préparation du projet.
Lors de cette phase initiale, la mobilisation transversale des élu·e·s, technicien·ne·s, acteur·ice·s et habitant·e·s du territoire est déterminante. Des retours d’expériences des collectivités bretonnes qui ont déjà pu travailler sur le sujet pourront vous inspirer, que ce soit lors d’événements (prochainement la journée de la biodiversité à Pont-Scorff (56) avec la Communauté de Communes du Kreizh Breizh et Lorient Agglomération), en parcourant le Recueil méthodo « Projets territoriaux en faveur de la biodiversité » (Lamballe Terre & Mer, Lannion Trégor Communauté, Parc naturel régional du Golfe du Morbihan, Brest Métropole, Concarneau, Saint-Aubin du Cormier) ou encore lorsque que l’on prend des nouvelles des projets d’atlas de la biodiversité (en juillet et décembre 2021 et ici-même).
Le lancement d’un projet d’Atlas de la Biodiversité Communale ou Intercommunale s’inscrit dans une stratégie biodiversité impulsée grâce à l’appropriation collective des enjeux au sein du conseil municipal ou communautaire. Pour donner une plus large place à la biodiversité sur votre territoire, le sujet doit être bien appréhendé et porté afin de pouvoir enclencher et réussir les actions d’inventaires, de mobilisation citoyenne et d’adaptation des pratiques de gestion et de planification.
Ainsi, les élu·e·s de Laillé (35) ont tout d’abord renforcé leurs connaissances avec la mise en place d’un refuge LPO en 2015. Chemin faisant, la commune bretillienne s’est portée candidate à l’appel à projets ABC/ABI de l’Office français de la biodiversité en 2021.
Si un atlas peut être porté par une commune ou un EPCI, d’autres échelles de mutualisation peuvent s’envisager comme c’est le cas pour l’atlas de Dol-de-Bretagne, Epiniac et Baguer-Pican (35). Après tout, la faune et la flore ne connaissent pas les frontières administratives ! Une option pertinente lorsque les territoires présentent des enjeux comparables afin de mettre en commun certaines actions et missions des services des communes et des partenaires. Attention cependant ! Dans ce cas-là, il est vivement conseillé de déterminer une commune « tête de pont » en charge du projet et discuter bien en amont des actions envisagées par chacune.
🗓 🙋Un atelier sera entièrement consacré à la mobilisation pour son projet de biodiversité, les 22 septembre à Rennes et 20 octobre à Vannes. Animé par l’URCPIE avec les retours d’expériences de la commune de Concoret, du CPIE Forêt de Brocéliande et de VivArmor Nature. (attention, places limitées !)
Réfléchissez bien en amont aux inventaires et à la collecte de données naturalistes. Le travail peut s’avérer colossal et il ne faut pas s’y perdre ! Les communes de Mellesse (35) et Laillé (35) recommandent de bien cibler les besoins afin d’établir un état des lieux utile à la définition d’une programmation concrète. Il est indispensable que les élu·e·s s’approprient le projet et le pilotent pour fixer un cadre clair et définir précisément les données à valoriser, les inventaires à réaliser, mais aussi la méthode à appliquer et les périodes à privilégier. Sans oublier de sensibiliser et d’informer les habitant·e·s concerné·e·s par le projet, afin d’apaiser les tensions et les oppositions possibles des propriétaires privés à la réalisation des inventaires sur leur terrain.
2️⃣ Que faire lorsque vous mettez en place votre atlas de la biodiversité ?
Vous avez terminé la phase de montage du projet et vous devez maintenant enclencher les actions ?
Pour Boqueho (22), lauréate fin 2021, les mises en application concrètes ne se font pas attendre, avec des changements dans les pratiques d’entretien des espaces communaux : gestion différenciée, retard de fauche, et fermeture de chemins sans usage pour les transformer en corridors écologiques. Sur la mobilisation citoyenne, naturalistes, chasseur·se·s et agriculteur·ice·s ont su dépasser leurs a priori en partageant leurs connaissances et regards respectifs de la biodiversité communale pour s’impliquer ensuite dans la construction de l’ABC.
De son côté, Saint-Thégonnec Loc-Eguiner (29) a profité de la présence d’aires éducatives sur son territoire pour intervenir auprès des écoles. La commune finistérienne s’est rapprochée des acteurs de l’enseignement supérieur (BTS) et des associations locales pour renforcer ses actions de mobilisation citoyenne et d’inventaire.
La commune de Plougasnou (29) se préoccupe déjà des retombées opérationnelles issues de l’ABC. Ainsi, les projets de rénovation et construction de bâtiments publics prennent en considération la place de faune : hirondelles et chauve-souris trouveront de quoi s’y installer. En se fixant comme objectif d’enrichir la biodiversité des espaces verts publics, la commune en a adapté la gestion et communiqué auprès de la population pour que les changements induits soient acceptés.
🗓 🌿 Quelles espèces locales et quelles modalités de gestion privilégier dans vos projets de végétalisation des espaces urbains et péri-urbains ? Vous pourrez en discuter lors d’un atelier les 22 septembre à Rennes et 20 octobre à Vannes. Animé par l’Agence avec les conseils avisés du Conservatoire botanique national de Brest et de Cœur Émeraude. (attention, places limitées !)
3️⃣ Comment poursuivre les actions en faveur de la biodiversité après l’atlas de la biodiversité ?
Afin de renforcer la mobilisation de toutes les parties prenantes du territoire, à Melesse (35), la municipalité a mis en place un conseil local de la biodiversité. Rassemblant élu·e·s, citoyen·ne·s et personnes qualifiées (enseignant·e·s chercheur·se·s, professionnels ou acteurs associatifs dans le domaine de l’environnement et de l’agriculture), il permet de proposer des actions concrètes qui sont ensuite mises en œuvre par la commune. Ainsi, un coefficient de biodiversité et d’imperméabilisation sera imposé dans toutes les nouvelles surfaces aménagées de la commune, hors zones du centre-ville (zones UC du PLUi).
Les conclusions issues de l’Atlas de la Biodiversité Intercommunale de Lorient Agglomération (56) constituent désormais le socle d’une démarche transversale permettant d’inclure l’enjeu de préservation de la biodiversité dans l’ensemble de politiques publiques. En concertation avec tous les acteurs du territoire, un plan stratégique biodiversité est en cours de construction. L’objectif à terme est d’engager la collectivité vers l’approche “One Health” : une seule santé (de l’humain, des animaux et de l’environnement).
Lorient Agglomération: Comment associer 25 communes à un Atlas de la Biodiversité Intercommunale ?
[Parole d’experte] Anne-Marie Favreau, directrice Environnement et développement durable
L’ABI de Lamballe Terre & Mer (22) a abouti sur un plan d’actions opérationnel qui se décline directement auprès de chaque commune de l’agglomération. On retiendra notamment l’objectif de permettre aux communes d’intégrer les zones à enjeux identifiées par l’atlas dans les documents de planification. Et pour en favoriser l’appropriation, l’agglo assurera un accompagnement des communes dans les différentes étapes de construction de leur PLU.
🗓 🗺 Il reste encore quelques places à l’atelier « Intégrer les résultats d’un Atlas de la Biodiversité Communale/Intercommunale ou d’un projet de Trame verte et bleue dans un document d’urbanisme » le 22 septembre à Rennes. Animé par la Région Bretagne avec la DDTM du Finistère et la Communauté de communes Val d’Ille-d’Aubigné.
Enfin du côté de Plougoumelen (56), le plan d’actions résultant de l’ABC a permis une mise en œuvre opérationnelle des préconisations telles que la restauration de la continuité écologique d’un ruisseau dont le busage avait été jugé inadapté dans le cadre de l’ABC. C’est également ce travail de formalisation précise des actions à mettre en place qui a permis à la commune d’être reconnue comme un Territoire Engagé pour la Nature (TEN). D’ailleurs, si vous souhaitez rejoindre Plougoumelen et les 9 premiers Territoires Engagés pour la Nature en Bretagne, vous avez jusqu’au 9 septembre 2022 pour candidater !
🗓🏅Présentation du dispositif TEN, idées d’actions, retours d’expérience seront proposés lors des Ateliers les 22 septembre à Rennes et 20 octobre à Vannes. Animé par l’Agence et basé sur des retours d’expériences des communes de Saint-Avé, Hennebont ou Laillé.
Vous souhaitez lancer votre atlas de la biodiversité ? L’interface MaQuestion #biodiversitéBZH va vous mettre en relation avec des ressources documentaires, des contacts
du Réseau breton de l’accompagnement et des pistes de financement !
TEN revient pour la promotion 2022-2025 ! La participation à TEN peut représenter une opportunité à saisir pour les communes et EPCI : celle de placer la biodiversité au centre de leur projet de transition écologique.
Voici un exemple concret pour vous apporter un éclairage sur les outils indispensables pour faire de votre patrimoine naturel, et donc de votre biodiversité, l’atout incontestable de votre territoire. Entretien et reportage avec Patrick Camus, adjoint au maire, en charge des travaux, de l’environnement et du cadre de vie à Plougoumelen (56).
Encore une raison supplémentaire d’entreprendre des initiatives en faveur de la biodiversité dans les territoires bretons !