[Vidéo] Plages Vivantes : sciences participatives et gestion écologique des plages
C’est un milieu naturel plébiscité par une multitude d’espèces vivantes – dont les humains qui semblent néanmoins le méconnaître – : les hauts de plage. Les sciences participatives entrent en jeu pour mieux appréhender, gérer et suivre ce fragile trait d’union entre la terre et la mer.
Cap au nord du Finistère, à Santec, où nous a donné rendez-vous un trio d’acteurs qui occupent un rôle-clé dans le succès du programme Plages Vivantes : Pauline Poisson, en charge de sa coordination au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) ; Géraldine Gabillet, chargée de mission environnement à l’Ulamir-CPIE qui sensibilise et mobilise les publics du territoire aux enjeux de la biodiversité via ce dispositif et des élu·es comme Philippe Porhel, adjoint à l’environnement de la commune.
Des plages de la Cornouaille à celles du Léon (sans compter celles des régions avoisinantes !), que de chemin parcouru depuis 5 ans pour Plages Vivantes.
Ce projet de recherche centré sur la biodiversité des hauts de plages et en particulier la laisse de mer est impulsé par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Élaboré par les équipes de la Station marine de Concarneau, il a été expérimenté en premier lieu dans des écoles des communes de Trégunc et de Concarneau.
Observer l’évolution de la laisse de mer et évaluer l’impact du changement climatique sur ce milieu 🦀
Plages Vivantes invite les publics à s’engager dans l’observation de la laisse de mer sur les plages bretonnes ; ce qui est naturellement laissé par la mer à marée basse. On y retrouve des débris naturels comme des algues, plantes marines ou bois flotté ou des restes d’animaux morts et pontes d’organismes marins. Cet écosystème à l’interface terre-mer abrite des espèces que l’on ne retrouve pas nécessairement ailleurs, qui lui sont inféodées et ont besoin de la laisse de mer pour vivre.
📺 #BIODIVERSITÉBZH, LE PORTRAIT : PAULINE POISSON, GÉRALDINE GABILLET & PHILIPPE PORHEL
Reportage réalisé par Cendrine Robelin.
Connaître pour sensibiliser et mobiliser une large communauté d’acteurs 🤝
L’enjeu pour les scientifiques est de récolter un maximum de données via trois protocoles ; OLAMER pour les oiseaux, FLORAMER pour la flore, et enfin celui qui est mis en pratique dans la vidéo : le protocole ALAMER pour « Algues de la LAisse de MER » qui invite les citoyen·nes à répertorier les espèces d’algues et de plantes marines de la laisse de mer selon un protocole précis à l’aide d’outils pédagogiques.
Il est aussi de sensibiliser des parties prenantes d’horizons divers (scolaires, touristes, riverain·nes, naturalistes, élu·es et agent·es communaux, gestionnaires d’espaces naturels…) à la biodiversité littorale dans le but de mieux préserver cet écosystème. Comment ? En participant à la mise en œuvre du protocole, en prenant le temps d’observer les milieux naturels et les espèces, et éventuellement en découvrant les noms des espèces à l’aide de clés d’identification.
À Santec, par exemple, tout est parti d’un projet tutoré associant les étudiant·es en BTS Gestion et protection de la nature du Lycée agricole de Suscinio et l’Ulamir-CPIE. L’association souhaitait mieux connaître la qualité écologique des plages du littoral du Pays de Morlaix, observer l’impact du nettoyage des plages et des activités de loisirs (pêche à pied, promenade, animaux domestiques, sports nautiques) sur la laisse de mer et enfin, tester l’implication d’une large chaine d’acteurs : étudiant·es, école de surf, écoles, citoyen·nes et communes du secteur de Morlaix et chercheur·ses.
Une connexion aux projets de territoires : aires éducatives, atlas de la biodiversité 🔗
Pour les communes littorales, Plages Vivantes peut nourrir des projets de territoire : avec les établissements scolaires via les aires marines éducatives qui pourront enregistrer directement leurs résultats sur la plateforme Vigie Nature École ou avec les citoyen·nes, associations, élu·es… via les atlas de la biodiversité, en recueillant des données qui viendront enrichir l’inventaire écologique du territoire lors de la phase de diagnostic pour ensuite préconiser des actions les mieux adaptées au milieu.
Un outil d’aide à la prise de décision pour une gestion écologique des plages ✅
Fournisseuse du gîte et du couvert à de nombreuses espèces, maintien du cordon dunaire et lutte contre l’érosion du trait de côte, la laisse de mer est un véritable couteau-suisse qu’il faut préserver ! Les moyens d’y parvenir sont simples et économiques.
Pour les propriétaires et gestionnaires de plages, dont les 264 communes littorales en Bretagne au premier plan, le principe de gestion différenciée – bien connu pour les espaces verts – s’applique tout aussi bien à l’entretien des plages, en supprimant, ou à défaut, en espaçant les sessions de ramassage mécanisé des algues, voire encore mieux, en ayant recours au ramassage manuel, plus sélectif, en ne récoltant que les déchets d’origine humaine.
Et pour que cela soit socialement accepté, dans notre région où le littoral séduit de plus en plus de touristes, le programme Plages Vivantes est un allié : en améliorant la connaissance et en sensibilisant à la nécessaire protection de l’estran, comme ici à Santec.
📣 Collectivités, pros du tourisme et des sports nautiques, la saison estivale est lancée. Et si vous participiez à la préservation des plages en organisant des animations Plages Vivantes ?
Contacts, référent·es près de chez vous… Pour participer, rendez-vous sur www.plages-vivantes.fr.
Ce document édité par le Conservatoire du littoral et Rivages de France est destiné aux collectivités locales intervenant dans la gestion des plages dans l’objectif de concilier nettoyage et préservation des écosystèmes.
Ce document présente des retours d’expérience de collectivités mettant en œuvre des méthodes manuelles pour le nettoyage des plages.
Contacts, référent·es près de chez vous pour vous engager dès cet été.
